Tandis que la jeunesse se fait tabasser dans les rues, tandis que la police tire dans le visage des jeunes et les violente de multiples façons, les centrales syndicales demeurent étrangement silencieuses et inactives alors que les jeunes protestent contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement libéral et qui touchent tout le monde, syndiqués compris.
Ni la CSN, ni la CEQ, ni la FTQ ne sont présents auprès des étudiants. Ils pourraient cependant leur donner à tous un solide coup de main, non seulement en étant à leurs côtés dans la rue, mais en prenant les grands moyens contre les politiques gouvernementales réactionnaires contre lesquelles les jeunes se battent, un combat qu’ils mènent pour l’ensemble de la collectivité québécoise.
Les choses iraient drôlement plus vite si les syndicats se rangeaient activement auprès de la jeunesse; n’est-ce pas le moment d’envisager une grève générale illimitée pour faire reculer le gouvernement, et pour protester aussi contre les violences exercées contre la jeunesse? Après tout, ce sont les enfants des syndiqués qui se battent en ce moment sur tous les fronts pour l’ensemble de la population québécoise. Les syndicats sont riches en argent mais aussi de leurs membres, c’est le temps pour eux d’abandonner leurs approches purement corporatistes pour user de muscles et supporter activement la jeunesse.
Le temps n’est pas à la négociation, le temps est à la protestation; elle doit être puissante, tous les corps progressistes de la société québécoise doivent se liguer pour opposer un front uni contre les politiques néo-libérales du gouvernement en place, les syndicats ont un rôle de premier plan à jouer, ils peuvent faire la différence, ils ne doivent pas laisser passer cette chance historique de se mobiliser et de rejoindre la mobilisation en cours. Les syndiqués ont eux-aussi le devoir de venir grossir les rangs des manifestants, ne serait-ce que pour les protéger des coups de la police. Il y a des gros bras partout dans nos centrales syndicales, le temps est venu d’en faire la démonstration.
Les syndiqués ne contrôlent pas les moyens de production. C’est peut-être bien le temps non seulement de les réclamer mais de s’en emparer. Le vent de l’Histoire, au Québec, souffle en cette direction. Nous avons une Révolution à faire, nombre de syndiqués adhèrent à cette idée, les centrales syndicales ne doivent pas être un frein à l’émancipation des Québécois mais plutôt servir de moteur à la Révolution qui s’annonce.
Source : François Harvey