Selon Amnistie internationale la campagne électorale américaine qui a été marquée par des propos discriminatoires, misogynes et xénophobes a fait naître de graves préoccupations quant à la solidité des futurs engagements américains en matière de droits humains, dans le pays et à l’échelle de la planète. Cet organisme a rassemblé des informations sur de graves violations des droits humains commises en 2016 dans 159 pays. En voici quelques exemples:
Arabie Saoudite : des détracteurs du gouvernement et des défenseurs des droits humains et des droits des minorités ont été arrêtés et emprisonnés pour des chefs d’inculpation à la formulation vague, par exemple pour avoir « insulté l’État ». Les forces de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont commis au Yémen des violations graves du droit international, dont des crimes de guerre présumés. La coalition a utilisé des armes fournies par les gouvernements américain et britannique, notamment des bombes à sous-munitions interdites au niveau international, pour bombarder des écoles, des hôpitaux, des marchés et des mosquées, entre autres, tuant et blessant des milliers de civils.
Bangladesh : au lieu d’offrir une protection aux militants, aux journalistes et aux blogueurs ou d’enquêter sur les homicides dont certains ont été victimes, les autorités ont poursuivi en justice des médias et des opposants, notamment pour des publications sur Facebook.
Chine : la répression s’est poursuivie contre les avocats et les militants, entre autres sous la forme de détentions au secret, d’« aveux » télévisés forcés et d’actes de harcèlement à l’encontre de membres de leur famille.
Égypte : les autorités ont eu recours à des mesures telles que l’interdiction de quitter le territoire, des restrictions financières et le gel des avoirs pour affaiblir, diffamer et réduire au silence des groupes de la société civile.
États-Unis : la campagne électorale marquée par des propos discriminatoires, misogynes et xénophobes a fait naître de graves préoccupations quant à la solidité des futurs engagements américains en matière de droits humains, dans le pays et à l’échelle de la planète.
Éthiopie : le gouvernement, tolérant de moins en moins les voix dissidentes, a utilisé les lois antiterroristes et l’état d’urgence pour réprimer les journalistes, les défenseurs des droits humains, l’opposition politique et, plus particulièrement encore, les manifestants, auxquels il a opposé une force excessive et meurtrière.
France : dans le cadre des sévères mesures mises en œuvre au titre de l’état d’urgence prolongé, les autorités ont perquisitionné des milliers de domiciles, prononcé des assignations à résidence et placé des personnes en détention.
Honduras : Berta Cáceres et sept autres défenseurs des droits humains ont été tués.
Hongrie : le gouvernement a défendu une ligne politique identitaire clivante et une vision très sombre de la « forteresse Europe », qui se sont traduites par une politique de répression systématique des droits des réfugiés et des migrants.
Inde : les autorités ont utilisé des lois répressives pour restreindre la liberté d’expression et réduire au silence des personnes qui critiquaient le gouvernement. Les personnes et les organisations qui défendaient les droits humains ont continué de subir des actes de harcèlement et d’intimidation. Des lois répressives ont été utilisées pour tenter de faire taire des militants étudiants, des universitaires, des journalistes et des défenseurs des droits humains.
Iran : les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et de conviction religieuse ont été sévèrement réprimés. Des détracteurs non violents du gouvernement ont été emprisonnés à l’issue de procès inéquitables devant des tribunaux révolutionnaires, notamment des journalistes, des avocats, des blogueurs, des étudiants, des défenseurs des droits des femmes, des cinéastes et même des musiciens.
Myanmar : des dizaines de milliers de Rohingyas – toujours privés de nationalité – ont été déplacés lors d’«ºopérations de nettoyageº» émaillées, selon les témoignages, de tirs aveugles sur les civils, de viols et d’arrestations arbitraires. Parallèlement, les médias d’État ont publié des billets d’opinion contenant des propos déshumanisants très préoccupants.
Philippines : une vague d’exécutions extrajudiciaires a été constatée après la promesse du président Duterte de tuer des dizaines de milliers de personnes soupçonnées d’être impliquées dans le commerce des stupéfiants.
République démocratique du Congo (RDC) : des militants en faveur de la démocratie ont fait l’objet d’arrestations arbitraires et, dans certains cas, ont été maintenus en détention au secret pendant de longues périodes.
Royaume-Uni : le référendum sur la sortie de l’Union européenne a été suivi d’une forte augmentation des crimes de haine. Une nouvelle loi sur la surveillance a doté les services de renseignement, entre autres, de pouvoirs fortement accrus leur permettant de s’immiscer massivement dans la vie privée des gens.
Russie : l’étau s’est resserré sur les ONG nationales. Le gouvernement a accru sa propagande qualifiant ses détracteurs d’« indésirables » ou d’« agents de l’étranger », et engagé les premières poursuites judiciaires contre des ONG au titre d’une loi sur les « agents de l’étranger ». Des dizaines d’ONG indépendantes recevant des fonds de l’étranger ont été ajoutées à la liste des « agents de l’étranger ». Les autorités russes ont par ailleurs fait preuve d’un mépris total pour le droit international humanitaire en Syrie.
Soudan : des éléments laissaient fortement présumer que des armes chimiques avaient été utilisées par les forces gouvernementales au Darfour. Ailleurs dans le pays, des opposants et détracteurs présumés du gouvernement ont été soumis à des arrestations arbitraires et emprisonnés. L’usage excessif de la force par les autorités pour disperser des rassemblements a fait de nombreuses victimes.
Soudan du Sud : la poursuite des combats a continué d’avoir des conséquences humanitaires graves pour les civils. Des violations du droit international relatif aux droits humains et du droit international humanitaire ont été commises.
Syrie : les responsables de crimes de guerre et de graves violations des droits humains, notamment des attaques tant directes qu’aveugles contre des civils et des longs sièges ayant piégé la population civile, ont continué de jouir de l’impunité. Le mouvement de défense des droits humains a été pour ainsi dire réduit à néant, les militants ayant été emprisonnés, torturés, soumis à des disparitions forcées ou contraints de fuir le pays.
Thaïlande : les pouvoirs d’exception, ainsi que les lois sur la diffamation et la sédition, ont été utilisés pour restreindre la liberté d’expression.
Turquie : plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées à la suite du coup d’État manqué. Des centaines d’ONG ont été suspendues, les médias ont été sévèrement réprimés, et les attaques se sont poursuivies dans les zones kurdes.
Venezuela : la répression s’est abattue sur les défenseurs des droits humains qui tiraient ouvertement la sonnette d’alarme à propos de la crise humanitaire provoquée par l’incapacité du gouvernement à garantir les droits économiques et sociaux de la population.