Archives mensuelles : février 2016

Bref historique de l’exploitation pétrolière d’Anticosti

Rose Flamant

Rose Flamant

Au moment où le gouvernement Couillard se porte à la défense du sous-sol d’Anticosti il est important de comprendre comment l’exploitation des ressources pétrolières de l’île, est passé d’une ressource que le gouvernement voulait développer pour les Québécois-es à une ressource appartenant à des intérêts privés.

Selon une étude menée par l’Institut de Recherches et d’information socio-.conomique du Québec (L’IRIS), c’est en 1969, que le gouvernement de Daniel Johnson crée « la SOQUIP, une société d’État en charge d’explorer et de développer les énergies à hydrocarbure sur le territoire du Québec. L’objectif politique derrière cette décision était de s’assurer que la découverte de pétrole ou de gaz sur le territoire profite à l’ensemble des Québécois-es.

golfeRapidement, la SOQUIP se crée une banque de données et participe à la formation d’une expertise en géologie sur le territoire du Québec. Le gouvernement du Québec décide en 1980 d’étendre la mission de la SOQUIP afin qu’elle puisse faire de l’exploration, de l’exploitation et de la distribution d’hydrocarbures. Dans ces conditions, la SOQUIP prend le contrôle, à travers l’achat d’actions, de Gaz Métropolitain, société qui permettra au Québec de contrôler, au même titre qu’Hydro-Québec, la distribution d’énergie gazière. Gaz Métropolitain sera dirigée entre 1987 à 1996 par André Caillé qui sera nommé par la suite PDG d’Hydro-Québec.

puitSon arrivée chez Hydro-Québec aura un impact important sur l’exploration énergétique du Québec. Hydro-Québec fera de l’exploration d’hydrocarbures dans sa division Hydro-Québec Pétrole et Gaz. Cette division conduira une multitude d’études sur le territoire québécois, entre autres en Gaspésie et sur l’île d’Anticosti. D’ailleurs en 2002, 30 millions de dollars seront investis dans la recherche géologique au Québec (dont 9,8 millions entre 2002 et 2007 sur l’île d’Anticosti).  En 2007,  lorsque André Caillé fait le saut chez Junex et à l’Association pétrolière et gazière du Québec, il cède sa place à Thierry Vandal qui dissoudra la section Pétrole et Gaz d’Hydro-Québec.

Passage au privé 

Cette même année,  le gouvernement Charest (qui a aussi mis fin à l’aventure SOQUIP en l’incluant dans la Société générale de financement – SGF) retirera les droits d’exploitation octroyés à Hydro-Québec pour les offrir gratuitement (ou presque) à des entreprises gérées par d’anciens dirigeants d’Hydro-Québec : Pétrolia, Junex et Gastem.  En fait, les droits d’exploration de l’île d’Anticosti représentent 61 956 $ annuellement, soit 0,10 $ par hectare exploré. De plus, puisque ces entreprises ne font pas d’exploitation à proprement parler, elles ont bénéficié de subventions provinciales. À titre d’exemple, Pétrolia a reçu 3,3 millions de dollars au cours des 2 dernières années.

Bref, à travers diverses opérations, la lente, mais évidente transformation de l’État-providence en État néolibéral s’est accomplie de manière à en faire profiter une classe d’anciens représentants de sociétés d’État maintenant défenseurs de l’entreprise privée.

$Cette transformation s’opère au moment où la crise économique frappe un ensemble d’industries à travers le monde.  La vaste majorité des actionnaires tente de se réfugier dans des valeurs sûres qui apporteront des résultats. Des entreprises telles que Gastem et Pétrolia profitent ainsi d’un excellent « timing» puisqu’elles bénéficient de droits quasi gratuits sur des territoires déjà explorés et où Hydro-Québec aurait trouvé par le passé des «indices de présence d’hydrocarbures». Dans ces conditions, il n’y a rien d’étonnant à ce que Pétrolia se classe premier dans le  palmarès «Pétrole et Gaz» établi par la Bourse de croissance TSX, le TSX Croissance 50Ces entreprises considérées comme des «juniors» dans le marché des hydrocarbures ont tout intérêt à marquer rapidement leur avantage sur le terrain afin de financer d’autres projets à moyen terme. Ainsi, des richesses autrefois collectives seront exploitées immédiatement non pas parce que le Québec en aurait besoin, mais simplement pour améliorer le rendement boursier d’entreprises qui souhaitent se positionner avantageusement.

$Ces entreprises profitent aussi largement du discours basé sur l’importance de la dette québécoise. Importance d’une dette nationale  qui, comme l’a démontré le professeur Louis Gill, est largement surestimée, mais qui conduit à un sentiment d’urgence. En voulant faire croire au Québécois-es que leur État est « dans le rouge», il est plus facile de leur présenter toute forme de vente de ressources naturelles ou de privatisation du bien commun (généralement les plus rentables pour le privé) comme un mal nécessaire.  L’Institut économique de Montréal (IEDM) participe activement à ce type de discours à travers la note de monsieur Belzile sur l’exploitation de l’île d’Anticosti, mais aussi dans nombre de leurs propositions comme la privatisation d’Hydro-Québec ou la transformation de la péréquation afin d’y exclure les ressources naturelles. Ces propositions typiquement néolibérales vont à l’encontre d’une saine gestion à long terme des finances publiques».

SOURCES :

IRIS : CEUX QUI VEULENT EXPLOITER RAPIDEMENT LE PÉTROLE D’ANTICOSTI

PRESSE TOI A GAUCHE : QUÉBEC ET PÉTROLE

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Attentats de Cologne : les réfugiés victimes des médias

Sophie Doucet

Sophie Doucet

L’enquête sur les agressions de Cologne progresse et démontre qu’elles n’impliquaient pas les migrants et que la majorité des agressions n’étaient pas à caractère sexuel. Selon la RTBF : «sur les 58 suspects, seuls trois d’entre eux sont originaires d’un pays en guerre: deux Syriens et un Irakien. Les 55 autres sont pour la plupart Algériens et Marocains et ne seraient pas arrivés récemment en Allemagne. Trois Allemands figurent aussi parmi les personnes arrêtées. Ces chiffres ont été fournis par le procureur de Cologne dans une interview à Die Welt, l’un des plus gros quotidiens du pays.

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Pas des réfugiés

On peut parler d’un fameux revirement de situation. Des sources anonymes de la police avaient dit, début janvier dans les médias, que la plupart des agresseurs étaient des réfugiés syriens. Mais après avoir interrogé près de 300 personne et visionné 590 heures de vidéos, il s’avère que ce n’est pas le cas.

La majorité des agressions n’étaient pas à caractère sexuel

Et ce n’est pas tout. Le second rebondissement dans cette affaire est que la majorité des agressions du soir du Nouvel An n’étaient pas à caractère sexuel.

Sur 1054 plaintes, 454 concernent des agressions sexuelles. Cela reste énorme, mais les 600 autres plaintes concernent des vols. Une réalité très différente de celle décrite par certaines sources policières dans les médias il y a un mois. Elles affirmaient que les auteurs voulaient surtout s’en prendre sexuellement aux passantes et pas les voler.»

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