Depuis l’annonce de la fermeture de la centrale Gentilly 2, on ne parle que de ça. Huit cent travailleurs vont perdre leur emploi suite à la fermeture de l’unique centrale nucléaire québécoise. La nouvelle première Ministre Marois, fidèle aux engagements de son parti a réaffirmé son engagement de déclasser la centrale, affirmant qu’elle souhaitait que «ce geste devienne un symbole de l’engagement du Québec pour l’environnement et le bien-être des générations futures».
Par Oitarp, poète indigné
Dans le milieu, cette déclaration à fait l’effet d’une bombe. La députée libérale de Trois-Rivières, Danielle St-Amand s’est montrée très déçue puisqu’elle considère que « C’est une décision qui est précoce, on attendait » précise t-elle « le rapport de la Commission canadienne de sûreté nucléaire. 800 emplois chez nous, c’est important, c’est une décision qui est dramatique. On va travailler avec les intervenants du milieu pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver la centrale. » De son côté la mairesse de Bécancour, Gaétane Désilets, souhaite « Au moins que l’on puisse parler avec les gens en place présentement et pouvoir se comprendre. Pauline Marois dit qu’elle est une communicatrice et qu’elle veut écouter. Je pense que c’est important en région qu’on explique ce que ça fait chez nous directement au niveau de l’économie ». Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a déclaré quant à lui qu’il est « (…) vraiment triste aujourd’hui d’être un citoyen du Québec et de voir qu’on a des gens qui agissent de cette façon-là, sans consultation. C’est le lendemain, on n’a pas attendu six mois. J’espère que la CAQ et le parti libéral vont tout faire pour bloquer cette décision ». Même tolé du côté des dirigeants des Chambres de commerce de Trois-Rivières et de Bécancour qui ont déclaré en point de presse que « C’est un manque total d’écoute par rapport aux besoins et au cri du coeur de la région pour garder cette centrale ouverte. Il va y avoir beaucoup de drames humains à cause de cette décision-là ».
Le gouvernement québécois dans la mouvance mondiale
De son côté le fondateur du mouvement « Sortons le Québec du nucléaire », Michel Fugère, pense quant à lui que « c’est un grand cadeau qui est fait à toute la population du Québec, particulièrement pour les gens qui vivent près de la centrale ». En effet selon une étude allemande KiKK, a bel démontré une association entre l’incidence de leucémie chez les enfants et la proximité d’une centrale nucléaire, Ce à quoi certains militants pro-nucléaires ont affirmé que «les auteurs de l’étude ne font pas de lien causal avec les centrales nucléaires.» Malgré tout depuis le drame de Fukushima les centrales ferment les unes après les autres et c’est ainsi que sur les 27 pays membres de l’Union Européenne, il n’en reste que 10 qui imposent ce type d’énergie à leurs populations. En Grande Bretagne, l’état, refuse désormais de subventionner les projets, nucléaire. Au Pays Bas, les 2/3 de la population néerlandaise pense qu’une catastrophe du même type que celle de Fukushima pourrait se produire.
Dans les pays de l’est incluant, la Tchéquie, la Slovaquie, en passant par la Hongrie, la Roumanie, et la Bulgarie, il ne reste plus que 16 réacteurs en fonctionnement, et 7 sont déjà arrêtés. Au Japon le Conseil national vient de s’opposer à la construction de nouvelles centrales nucléaires. Le gouvernement de Madame Marois s’inscrit donc tout dans la mouvance mondiale qui vise à trouver des sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement.
Le point de vue des syndicats
De leur côté, les syndicats d’Hydro-Québec dénoncent la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 à Bécancour. Selon Radio-Canada « les employés touchent une rémunération annuelle qui varie de 42 000 $ à 120 000 $. Pour la plupart ingénieurs, techniciens, agents de métier et employés de bureau, ils résident et consomment dans les municipalités situées en périphérie de la centrale Gentilly 2. » Le mot est lancé : ils consomment ! Mais à quel prix ?
Marcel jetté In memoriam
L’envers de la médaille
En 1970 la centrale nucléaire de Gentilly-1 était inaugurée. Elle ne fonctionna pendant que 183 jours à cause de nombreux problèmes techniques. La centrale fut mise en conservation en 1980 en attendant son éventuel démantèlement. La seconde centrale, Gentilly-2, fut inaugurée en 1983. Elle a depuis atteint son niveau de vie actif et les déchets radioctifs s’entassent sur les lieux en attendant le jour où on pourra les traiter. En 32 ans on a donc réussi à produire des déchets qui resteront radioactifs pendant 100,000 ans. Quel beau leg pour les générations à venir ! Je compatis toutefois avec ceux et celles qui vont perdre leur emploi d’ailleurs si bien rénumérés, mais est-ce que 800 jobs de consommateurs modèles en valent vraiment la chandelle ?
La centrale est sécuritaire
Selon l’Ancien premier mistre Jean Charest « rien ne permet de conclure que la centrale nucléaire Gentilly-2 présente des risques pour la santé publique» À chacun son point de vue mais on peut toutefois se demander combien de temps cette centrale demeurera sécuritaire avec des déchets qui resteront radioactifs pendant 100,000 ans ? En Europe, par exemple on sait que des fissures ont été découvertes dans les cuves des réacteurs de Doel, en Belgique, fissures potentiellement existantes aussi en Allemagne, France, Espagne, Pays bas, Suède, Suisse.
Fukushima une bombe à retardement
Au japon, comme à Tchernobyl ou à Three Miles Island, les centrales étaient sécuritaires jusqu’au jour où elles ont sauté ! Hiroaki Koide, professeur à l’Institut de Recherche nucléaire universitaire de Kyoto, affirme pour sa part que « si le bassin du réacteur N° 4 s’effondrait, les émissions de matière radioactive seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe d’Hiroshima ».
Le geste du gouvernement Marois est donc un geste responsable, tout comme le geste que son gouvernement vient de poser dans le dossier des gaz de schiste qui nécessite un moratoire complet. Il faut donc saluer cette initiative qui va peut-être contribuer à ralentir la rapacité de certains êtres humains qui ne vivent que pour consommer toujour plus sans jamais penser qu’ils ne sont que de passage sur cette terre, et que leurs descendants risque de les maudire du piètre héritage qu’ils laisseront derrière eux, si rien n’est fait pour se doter d’un monde plus respectueux de l’environnement !
Pour la fermeture définitive de la centrale nucléaire Gentilly-2.
L’histoire et les ravages mortels des centrales nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima nous prouvent que l’humanité, si elle souhaite vivre en sécurité, doit mettre fin à toute les centrales nucléaires. Vivons dans l’avant garde et mettons un terme définitif à l’énergie sale et aux risques mortels de Gentilly-2.
Sans compter les déchets radioactifs que cela produits, doit on rappeler que certains déchets prennent des millions d’années avant que la radioactivité ne s’arrête? Doit on risquer notre santé et nos vies, la vie de notre terre, la vie de tous les écosystèmes, notre alimentation, l’avenir des générations futures du Québec pour satisfaire des emplois et des intérêts financiers et personnels? Signez la pétition ici