Au Québec la violence et les arrestations étudiantes inquiètent Amnistie internationale

Tout comme les Indignés du Québec, Amnistie internationale, s’inquiète du nombre élevé d’arrestations et des circonstances qui  laissent croire qu’il y a pu  avoir des arrestations arbitraires.

Conflit étudiant – Amnistie internationale demande une enquête indépendante sur les interventions policières

Montréal – le 14 mai 2012. Amnistie internationale demande au gouvernement du Québec de mener une enquête indépendante sur les interventions policières au cours des manifestations des dernières semaines dans le cadre du conflit étudiant.  Le nombre des blessés, la gravité des blessures, le recours répété et hâtif aux gaz irritants nous laissent croire à un usage excessif de la force par les autorités policières. Par ailleurs, le nombre élevé d’arrestations et leurs circonstances nous laissent croire qu’il y a pu  avoir des arrestations arbitraires.

Nous avons colligé un grand nombre de témoignages et de récits journalistiques concordants, décrivant les tactiques policières lors des manifestations dans certaines villes et universités au Québec, en particulier les 18 et 19 avril à Gatineau, le 25 avril à Montréal, le 27 avril à Québec et le 4 mai à Victoriaville.

Ces renseignements qui restent a vérifier par une enquête indépendante nous portent cependant  à croire que l’approche choisie lors des manifestations semble disproportionnée et mal ciblée, en plus d’avoir entraîné des violations des droits fondamentaux associés aux manifestations pacifiques et au cours normal de la loi, notamment le droit à la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique et d’association, ainsi que le droit d’être protégé contre les arrestations arbitraires.

Nous réprouvons sans équivoque les actes de voies de fait, de vandalisme et autres actes de violence qui ont été perpétrés. Les policiers ont le devoir d’empêcher de tels actes criminels et d’arrêter et d’accuser les personnes sur qui pèsent des motifs raisonnables et probables.

Toutefois, en vertu des obligations souscrites par l’État canadien dans des traités internationaux concernant les droits humains, obligations qui s’appliquent au gouvernement du Québec, il est essentiel que les mesures de sécurité respectent les droits associés aux manifestations pacifiques.

Il est absolument nécessaire qu’une enquête indépendante ait le mandat de se pencher sur ces questions afin de déterminer les responsables pour les violations commises et qu’on en tire des leçons pour l’avenir. Ce n’est hélas pas la première fois que des organisations de défense des droits humains s’inquiètent du comportement des forces policières au Canada, et en particulier au Québec.

Nous rappelons qu’une grande responsabilité incombe aux gouvernements et à la police quant à la sécurité lors des manifestations qui ponctuent le conflit étudiant. Les gouvernements doivent se porter aussi garants de la sécurité des personnes participant à des manifestations pacifiques et autres activités publiques.

«Les tactiques utilisées par les forces policières face à de nombreux incidents violents, mais qui ont visé des manifestants pacifiques soulèvent des questions troublantes» déclare Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale, «  d’où le besoin d’une enquête indépendante   qui   examine toutes les possibles violations des droits humains au cours de manifestations  afin de les  prévenir dans le futur ».

2 Commentaires

Classé dans Uncategorized

2 réponses à “Au Québec la violence et les arrestations étudiantes inquiètent Amnistie internationale

  1. Pingback: Au Québec la violence et les arrestations étudiantes inquiètent Amnistie internationale « Poètes Indignés "P.I"

  2. Pingback: Arrestations de 2000 personnes au Québec | lesindignesduquebec

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.